Ghost Hunt Qui est le poltergeist ? Auteur: Nebra
PROLOGUE
Il n'y avait pas de problèmes dans la vie que menait actuellement Taniyama Mai de 8 heures 30 à 15 heures 30 : elle allait en cours sans rechigner, avait des notes dans la moyenne, étant sociable elle se faisait des amis facilement. Non, c'était à partir de 16 heures que les choses empiraient.
Elle trouvait toujours étonnant de voir à quel point de personne «normale», elle devenait, idiote, inculte, et dégringolait rapidement au bas de l'échelle sociale. D'un certain point de vue, ça démontrait à quel point le lycée était un monde à part entière, de l'autre à quel point
Le centre en était Shibuya Kazuya.
Il faut sans doute donner quelques explications à propos de
Il y a deux autres employés à l'agence : Taniyama Mai, 17 ans, lycéenne, femme à tout faire ; et Koujo Lin, âge inconnu, assistant de Shibuya Kazuya, continuellement enfermé dans son bureau.
Naru est un professionnel qui n'accepte que les cas qui l'intéressent. De ce fait, il se passe environ trois mois entre chaque affaire. Leur nombre est donc relativement réduit depuis l'arrivée de Mai à l'agence.
Personne ne sait comment le loyer est payé, le prix du matériel utilisé reste tabou.
Cette histoire prend place en Novembre, où le froid et la neige glacent notre jeune héroïne, vaillamment en quête d'un appartement miteux.
***
Mai n'avait pas vraiment prévu ce jour-là qu'il se déroule un évènement particulier ou autre chose d'imprévu. Elle savait depuis le départ qu'il lui faudrait du temps pour trouver un studio qui, au mieux, aurait des toilettes : Tokyo possédait le marché immobilier le plus infâme du monde, elle n'attendait donc pas de miracle après seulement deux semaines intenses de recherches. Ce qu'elle n'avait pas envisagé, était que les loueurs seraient aussi arrogants.
La jeune fille connaissait pourtant très bien le narcissisme : elle était tombée amoureuse de son incarnation. Cependant, l'incarnation, elle, avait l'avantage de ne pas être stupide.
C'est ainsi qu'elle combattait vaillamment le froid et le bruit d'un studio sans double-vitrage et aux cloisons fines sous les combles, en même temps qu'un homme d'affaires graisseux.
« Je vous dis que vous êtes une ingrate. Tous les jeunes d'aujourd'hui le sont, mais croire que vous voulez avoir cet appartement sans caution. J'ai des dizaines de personnes qui tuerait pour l'avoir.
- Je ne dis pas sans caution, mais demander l'équivalent de six mois de loyer c'est impossible !»
Cet idiot d'entrepreneur était fou.
« Vous n'avez aucune idée de ce que vous dîtes, jeune fille ! Que savez-vous du monde ? Soit vous payez soit vous partez. Les acheteurs potentiels attendent ! »
Il renifla de son énorme nez avant de se resservir un verre de soju. Le troisième depuis que la lycéenne était arrivée.
« Je peux payer une caution équivalente à trois mois de loyer, maximum. » précisa Mai. « Ensuite, je n'aurais pas de problème à payer tous les mois.
- Ce n'est pas… Ecoutez je ne veux pas prendre de risque. »
Mai sentait la colère monter. Ce vieux fou voulait qu'elle paye une fortune au cas où elle dévasterait l'appartement. Mais que pouvait-elle faire ? Déchirer encore un peu plus le papier des murs, arracher les gongs d'une porte déjà branlante ? Même l'évier était bancal.
« Il faut me comprendre… Vous êtes jeune, mineure, sans famille. Vous avez seulement un petit boulot à mi-temps…
- Je ne peux pas y faire grand-chose, mais je suis bien payée. Je suis même assurée ! »
Vu le regard que lui lança le loueur, Mai n'était pas sûre qu'elle aurait dû dire « même ». Elle retint un soupir devant sa stupidité, mais de toute façon elle n'était pas sûre que les prochains clients de ce type soient assurés en quoi que ce soit.
« Je suis pauvre, mais je ne suis pas endettée et je n'ai aucun risque de l'être puisque je suis assurée. »
Sauf si l'on ruine une caméra à plusieurs milliers de yen. Mais ça ne lui était arrivé qu'une seule fois.
« J'ai un travail stable, sans danger, je suis secrétaire. »
Elle sert le thé. Sauf lorsqu'une mission arrive, mais c'est rare, très rare. A ces moments-là elle exorcise des esprits qui l'entraînent dans des puits ou veulent se nourrir de son sang.
« Les affaires de mon patron marchent bien… »
Une affaire tous les trois mois, c'est… stable.
« J'entretiens de bonnes relations avec lui… »
Mai sentait le poids du mensonge s'alourdir un peu plus à chaque phrase. Mais après tout il lui avait sourit quelques fois. Avec sagesse, elle décida de ne pas ajouter qu'elle lui vouait une grande admiration. Elle ne savait pas si ce genre de commentaire serait crédible.
Cependant l'homme d'affaire la regardait d'un air un peu moins conflictuel.
« Dans quel branche votre agence exerce t-elle ?
- La recherche.
- Ah, le pharmaceutique fait de bonnes affaires ces temps-ci… » Il marqua une pause. « Bien je vous offre un marché. »
Mai dû prendre sur elle pour retenir un soupir de soulagement, à la place elle lui offrit un grand sourire.
« Puisque vous semblez avoir un bon travail, amenez-moi vos bulletins de salaire et surtout, demandez à votre employeur… »
Demander à Naru. Mai sentit les muscles de ses lèvres se figer.
« … si je peux prélever directement votre loyer sur salaire. A cette condition je baisserai votre caution. Et il me faut l'autorisation de votre tuteur bien entendu. Je vous donnerai les papiers à signer. »
En ressortant de l'immeuble, la jeune fille était mitigée entre le soulagement de posséder un maigre espoir quant à sa vie future (elle ne souhaitait pas dormir dehors en plein hiver) et la crainte de l'affrontement entre Naru et elle le lendemain. Elle entendait déjà les sarcasmes sonner dans ses oreilles. Naru n'aimait pas mélanger travail et vie privée, et encore qu'à l'habituel il se serait contenté de signer le papier, ces jours-ci son humeur massacrante atteignait des sommets encore jamais atteints. Aujourd'hui il n'avait pas bu une seule goutte de thé…
Mai sentit un frisson d'effroi remonter son échine avant d'afficher un air désabusé. Elle s'inquiétait trop. La mauvaise humeur de Naru était habituelle, il s'en sortirait avec quelques remarques cassantes et une fois qu'elle se serait énervée il serait sans doute content.
« Hé… Il n'en ferait pas exprès quand même ? » Fit-elle à haute voix. Puis secouant la tête comme pour chasser cette idée déplaisante, elle remonta la pente jusqu'à son immeuble en pressant le pas : il était déjà tard.
***
C'est avec un léger soupire que Shibuya Kazuya découvrit le désordre de la cuisine. Les différentes sortes de thé que Mai choisissait soigneusement (un pour chaque jour de la semaine) étaient éparpillées sur le plan de travail. Son jeun soudain avait apparemment paniqué la jeune fille qui avait testé différentes sortes de thé toute la journée pour voir lequel fonctionnerait. Kazuya n'avait pas cru bon de lui dire que son médecin (que maman Lin le forçait à voir tous les mois) lui avait demandé de réduire sa dose quotidienne. Bientôt sa mauvaise humeur forcerait Lin à lui permettre d'en boire autant qu'il le souhaiterait, médecin ou non, et Mai finirait par lui demander de but en blanc ce qui ne va pas chez lui. Il faudrait d'ailleurs lui rappeler demain que si elle voulait être un tant soit peu utile, elle pouvait au moins remettre la cuisine en ordre.
Sans particulièrement se presser il saisit sa veste, l'enfila, et indiqua à Lin qu'il partait le premier. Il avança vers la porte qui s'ouvrit à la volée manquant de le percuter de plein fouet.
Madoka. Il n'y avait qu'une seule personne au monde pour se pointer chez les gens à 11 heures du soir, sans frapper, un grand sourire scotché sur le visage et un « Bonsoir » qui ne manquera pas de réveiller le voisin. Kazuya avait déjà mal à la tête.
« Bonsoir Naru-chan ! Comment vas-tu ?
- Pourquoi tu es là ? »
Madoka sourit :
« Je pense t'avoir appris à dire bonjour, mais apparemment tu n'as pas encore passé le stade du bonsoir....
- Madoka… » Coupa le dénommé Naru. « Vient-en aux faits.
- … ?
- S'il te plait. »
Un grand sourire éclaira le visage de sa mentor, tant à cheval sur la politesse (où était-ce lui qui ne l'était pas assez ?). Cependant il s'assombrit un peu et elle prit place sur le sofa.
« Je suis désolée de t'ennuyer, mais je dois te demander un service. Ton père aussi est concerné. »
Le chef de
« Qu'est-ce que mon père a à voir là-dedans ? Il y a des problèmes en Angleterre ? »
Madoka secoua la tête :
« Non, le problème vient du Japon. Mais avant de commencer pourrais-je avoir un peu de thé s'il te plait ? Et se serait bien que Lin entende toute l'histoire aussi.
- Oui. Il est dans son bureau.»
Il entra rapidement dans la cuisine et s'affaira à préparer le thé. Il entendit vaguement les commentaires excités que Madoka faisait à Lin sur un sujet quelconque. Quand il revint dans la pièce, Madoka se moquait de l'air contrarié de Lin. Elle l'avait toujours adoré, Lin le lui rendait très mal. Naru s'éclaircit la gorge, elle s'arrêta immédiatement ce qui parut soulager le chinois.
« Bien, est-ce que tu sais Naru que
- J'en ai vaguement entendu parlé. Moins je m'approche d'eux, mieux je me porte. »
Madoka ferma les yeux et hocha la tête en signe d'approbation.
« Je sais. Cependant cette fois-ci c'est différent. Ton père, Martin Davis sera présent, ainsi que Kugumiya Rie.
- Tu essaies de me convaincre par leur présence ?
- Oui. » Répondit-elle de but en blanc. « Je ne me préoccupe pas de tous ces serpents de l'association qui seront présents, simplement… » Elle marqua une pause, semblant hésiter. « Un scandale est vite arrivé, l'évènement est entièrement couvert par la presse, si ton père est touché, ta couverture ici ne tiendra pas longtemps. »
A ces paroles, Lin sembla s'agiter brusquement :
« Qu'est-il passé par la tête du professeur ? Nous étions d'accord sur le sujet : il faut éviter toute médiatisation au Japon !
- Il n'a pas eu le choix.» Coupa Madoka. «Sir Fond l'a menacé de complot où je ne sais quoi. Il l'accuse de se séparer progressivement de l'association et de saboter les recherches. »
Lin eut une exclamation abasourdie :
« Comment ose t-il ?» rugit-il. Madoka opina :
- Le professeur le sait : une seule vidéo, une seule menace ta couverture ici. Fond est une des personnes qui connaît la véritable identité d'Oliver Davis. »
Naru garda le silence quelques secondes, ses sourcils froncés trahissaient son état d'esprit. Il finit par demander :
« Quel rapport avec
- C'est parce que ces derniers jours, alors même que la délégation britannique arrive demain, l'hôtel semble abriter un Poltergeist.
- Un poltergeist ! » S'exclama Lin. « La veille de leur arrivée…
- C'est peu probable que se soit une coïncidence. » Conclut Naru. « Tout ça me semble compliqué, je n'ai pas envie d'être impliqué avec ce genre de personne. D'autant plus que la presse sera là.
- S'il te plait. Nous ne pouvons pas prendre le risque que la presse apprenne l'existence d'un poltergeist. Evidemment le premier imbécile venu demandera aux scientifiques de faire leurs preuves, dont Martin Davis, qui se fait, en réalité, passer pour Oliver Davis.
- Alors même que je suis l'unique Oliver Davis à les posséder. »
La voix de Madoka devint basse :
« Ton père, Gene et toi êtes aux yeux du monde une seule et unique personne. La crédibilité de votre famille en dépend, et si nous échouions il est fort probable que l'assassin te prenne pour sa propre victime. »
Kazuya ne répondit pas.
***
« Tout va bien Naru ? »
L'adolescent fut surpris de la brusque apparition de Mai, il ne l'avait pas entendu arriver, perdu comme il était dans ses pensées. Il se souvint qu'elle devait encore être briefée à propos de leur nouvelle affaire. Il soupira intérieurement (il soupirait beaucoup ces temps-ci, même Mai lui en avait fait la remarque) et leva les yeux vers elle :
«Nous avons une nouvelle affaire, proposée par Madoka, avertis les autres s'il te plait. »
Elle parut surprise par cette annonce subite :
« Elle est venue après que je sois partie ?
- En toute logique oui, sinon je pense que même toi tu aurais remarquée la présence d'une étrangère dans notre bureau. »
Les traits de Mai se figèrent dans une expression de colère. Kazuya le regretta un moment mais balaya ce genre de pensée : il n'avait ni le temps ni l'envie de subir des questions stupides. Mai reprit la conversation avec une certaine raideur dans la voix :
«Je suppose que oui, Shibuya-sama. Faut-il appeler tous nos coéquipiers à l'agence ? »
Il fallut un certain moment au chef de
« Oui. »
Mai sortit du bureau en claquant la porte : qu'est-ce qui lui prenait à cet idiot ! Il la prenait pour qui ? Elle s'inquiétait pour lui et lui il la rembarrait. Elle n'était pas un passe nerfs exclusif pour le grand boss Shibuya !
« Quoique… » Reconsidéra-t-elle en nettoyant les mugs qu'ils avaient utilisés la veille - il ne fallait pas compter sur Naru pour le faire. « Je ne sers pas forcément à grand-chose d'autre en dehors des missions… »
Le plus grand drame quand on aime quelqu'un d'incroyablement arrogant, c'est qu'on a beau le haïr de se comporter comme un enfoiré, on finit toujours par s'inquiéter sur le pourquoi du comment. C'est ainsi que pour la énième fois dans la semaine Mai pardonna son patron d'être un salaud et se plia à ses ordres. Ce n'était pas dans les habitudes de Naru, bien qu'on croie souvent le contraire, de faire preuve de méchanceté gratuite. Ce qui était vraiment énervant pour elle, c'était de ne pas en connaître les raisons.
Elle était à des années-lumière de penser l'entendre de sa bouche un jour. Et c'était ça plus qu'autre chose qui fatiguait jour après jour Taniyama Mai.
C'est quelques heures plus tard que furent rassembler à
« On va voir le réel Oliver Davis ! » s'exclama Takigawa-san avec force.
S'ils savaient. Matsuzaki-san renchérit sur les dires du moine :
« Et on va pouvoir assister aux grandes conférences sur les dernières recherches !
- Je ne suis pas sûre que Matsuzaki-san soit capable de suivre ce genre de conférence » déclara Hara-san, son visage éternellement caché par sa manche de kimono. Kazuya, bien que totalement d'accord avec elle, était agacé par ce genre de manie.
« Parce que toi oui, peut-être ?
- J'y suis déjà allé plusieurs fois, si tu veux savoir, et je suis invitée d'honneur.
- Sans doute qu'ils n'étaient pas encore avertis de ton sale caractère.
- Je pense être plus supportable que Matsuzaki-san.
- Quoi qu'il en soit, » intervint John. « C'est un atout que Hara-san soit invitée en tant que telle. »
Merci John. Au moins un de moins puéril que les quatre autres. Quoique Mai n'ait pas encore prit part à la conversation. Fait étonnant. Kazuya leva les yeux vers son employée : elle regardait dans le vide. L'exclamation d'agacement qu'il avait a moitié anticipée (il faut se l'avouer) fit place à de l'étonnement. Ce n'était pas le genre de Mai. Se sentant coupable pour il ne savait quelle raison, il se demandait s'il en était la cause. Pour se distraire d'avoir des pensées aussi futiles, il décida qu'il était temps de remettre les autres à leur place :
« J'aimerai que vous arrêtiez d'en parler comme d'un voyage scolaire, il y a différents points que nous devons éclaircir, et si vous ne les respectez pas vous pouvez dire au revoir à votre salaire. »
Il avait découvert il y a quelques temps que l'argent retenait toute l'attention de leur intellect. C'était une arme de poids, apparemment ils étaient tous aussi incapable de gérer un budget que d'exorciser correctement. C'était dire. Seule Mai, étonnamment, échappait à cette règle. Vivant seule depuis un jeune âge, elle devait sûrement avoir plus de rigueur que les autres. Ces derniers s'étaient soudain tus.
« A cause de la presse qui entourera l'évènement, nous devrons être extrêmement prudents. Chacun d'entre nous, hormis Hara-san, aurons une identité d'emprunt. De la même manière, seul un nombre très réduit de personnes connaîtront notre existence. Je ne sais pas encore ce que Madoka a prévu, nous le saurons demain matin. Yasuhara-san est déjà sur place, cet nuit Lin, lui et moi transporteront l'équipement nécessaire.
« Il restera un problème de taille : à cause des clients, nous ne pourrons pas installer toutes les caméras nécessaires au bon déroulement de l'enquête. Par conséquent vous auriez beau vous faire attaquer, si une caméra n'est pas près de vous personne ne viendra vous aider. Il faudra identifier rapidement l'origine de tout cela si nous voulons nous munir de charme.
- Mais, n'as-tu pas dit que c'était un poltergeist ? » Intervint Bô-san. « Si l'origine est humaine nous ne pourrons pas nous défendre.
- Rien n'est encore sûr. C'est le diagnostic de certains chercheurs, personnellement je ne ferai confiance qu'à mon propre jugement. »
Le reste du groupe hocha la tête, pensifs. Le chef de
« Vous pouvez partir et vous préparer. Voici pour chacun d'entre vous l'heure précise à laquelle vous devez-vous rendre à l'hôtel et par quelle entrée. N'ayez pas une minute de retard. » Menaça-t-il. « Les conséquences pourraient être désastreuses.
- Tant de prudence. » Déclara Matsuzaki-san. « Ce n'est pas un peu exagéré ?
- Je n'aime pas la presse, encore moins ces chercheurs. Je ne veux pas qu'un arriviste viennent fouiner où ça lui chante. »
Le reste du groupe eut un sourire désabusé. Malgré les compétences évidentes de leur chef, c'était toujours drôle d'entendre cette remarque de la bouche d'un adolescent de 18 ans. Ils bavardèrent encore un peu et s'en allèrent les uns après les autres.
Si vous voulez la suite Allez sur www.fanfic-fr.net
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres